Biographie de Marguerite, Claire BAILLY (1903-1984)
19 août 2012 5 commentaires
Marguerite, Claire BAILLY est née le vendredi 13 mars 1903 à 6h à Château-Salins (57132) en Bezirk Lothringen (actuel département de la Moselle) qui dépendait du Reichsland Elsaß-Lothringen. Marguerite, Claire est notre SOSA N°5 – 3ème génération.
Le Reichsland Elsaß-Lothringen désignait la nouvelle terre d’empire cédée par la France par le traité de Francfort du 10 mai 1871. La capitale du land était Straßburg. Le land dépendait directement de l’empereur, représenté par un gouverneur impérial nommé Reichsstatthalter.
Le land fut une partie intégrante de l’Empire allemand de 1871 à 1918. Formé à partir des territoires français correspondant aujourd’hui à la Moselle, au Bas-Rhin et au Haut-Rhin, le Reichsland fut supprimé en 1919 par le traité de Versailles. À la tête de chaque district se trouvait un Bezirkspräsident, équivalent à un préfet français. Le district était subdivisé en Kreise. Un kreis allemand correspondait à un arrondissement français. Ce découpage administratif fut instauré en 1871, à la suite de l’annexion de l’Alsace-Lorraine, puis rétabli de 1940 à 1944.
Le district lorrain comprenait donc, à la naissance de Marguerite, le Landkreis Château-Salins, avec depuis 1901 comme Kreisdirektor von Türcke et comme Bezirkspräsident le comte Johann Friedrich Alexander von Zeppelin-Aschhausen.
Elle est la fille légitime de Victor BAILLY, Ouvrier de Verrerie, âgé de 39 ans et de Marie PIERRON, Sans profession, âgée de 32 ans. A sa naissance, elle a pour frères et sœurs : Louis, Victor (né en 1891), Charles (né en 1893), Marie (née en 1895), Georges (né en 1898).
Une autre sœur de Marguerite est également née le 5 septembre 1899 à Château-Salins, mais est probablement décédée en bas-âge, car elle se prénommait également Marguerite Célestine et nous n’en trouvons plus trace aujourd’hui. Comme souvent par le passé, les parents redonnaient au nouvel enfant de même sexe le prénom de l’enfant précédemment défunt.
Bailly : Correspond à la fonction de bailli, l’équivalent français de Batlle (voir ce nom). C’est dans les départements du Cher et de la Haute-Saône que le nom est le plus répandu.
Batlle : Nom de fonction. Le batlle (en français bailli) était en pays catalan le représentant légal du seigneur dans le village, tandis que les consuls étaient élus chaque année par la population. Baille est bien sûr une forme francisée.
Notre ancêtre BAILLY tient donc peut-être son patronyme du baillage établit à Château-Salins par les Duc de Lorraine dès 1350 en raison de l’importance de l’exploitation du sel . Ce baillage était régi par les coutumes de Lorraine et de Saint-Mihiel. Jusqu’en 1555, les ducs de Lorraine y entretinrent un prévôt de Marche, ayant une compagnie de cent hommes sous ses ordres, et dont la juridiction s’étendait des rives de la Meuse à celles du Rhin.
Chronique Franco-Lorraine de 1903 :
En Lorraine : Exposition de « L’École de Nancy » au Pavillon de Marsan à Paris – Attribution du premier prix Goncourt à John-Antoine Nau pour son ouvrage Force ennemie – A Metz, inauguration des travaux de restauration de la cathédrale. La statue du prophète Daniel reçoit les traits de Guillaume II.
Chef d’état : Émile Loubet
En France et dans le monde : Première exposition d’Art décoratif au Louvre. L’Union centrale des Arts décoratifs invite les artistes de l’École de Nancy – 59 congrégations déposent une demande d’autorisation, 5 seulement sont autorisées – Premier Tour de France cycliste gagné par Maurice Garin – Sous le pseudonyme d’Alain, Émile Chartier commence à publier ses Propos – Pierre et Marie Curie et Henri Becquerel reçoivent le prix Nobel de physique pour leurs travaux sur la radioactivité – Un incendie se déclare dans le métro parisien à la station Couronnes : 77 victimes – Les frères Perret construisent un immeuble en béton, avenue Franklin, à Paris – Départ de l’expédition Charcot pour le pôle Sud.
mais encore … – Au Maroc, le gouverneur général de l’Algérie est attaqué par des rebelles. Les troupes françaises occupent Bechar dans le Sud-Est marocain – En Caroline du Nord, les frères Wright réalisent l’envol de leur biplan « Flyer I ». Il parcourt 37 mètres en 12 secondes, à une altitude de quelques mètres – 436 congrégations sont interdites. Expulsion manu militari des religieux de La Grande-Chartreuse. Sur 10.000 écoles religieuses fermées au cours de l’été, 6.000 rouvrent à la rentrée. Leurs enseignants, des religieux sécularisés, sont en civil – Création de Schéhérazade de Maurice Ravel
et enfin… – Apparition des premières prescriptions de véronal. Pendant plus d’un demi-siècle, il s’imposera comme somnifère – La tiare de Saïtapharnès est une pure merveille, mais c’est un faux – Le pain blanc, le café, le sucre entrent dans les habitudes des ouvriers – Méliès commence le tournage de Faust aux enfers – Lekain scande « Tout ça n’vaut pas l’amour ».
Est présent à la naissance de Marguerite : Victor BAILLY (Déclarant), Père de l’enfant.
Née sous l’occupation allemande, Marguerite était parfaitement bilingue. Pendant sa scolarité elle était en effet obligée de parler allemand. Elle racontait qu’à l’époque tous les élèves étaient sévèrement punis s’ils étaient surpris dans la cour de récréation à parler français.
On l’a voit pourtant sur cette photo, à l’âge de 14 ans en 1917, costumée en tenue traditionnelle lorraine en compagnie de sa sœur Jeanne; preuve que les allemands conservaient tout de même les notions régionales; où acceptaient tout du moins de les représenter lors des fêtes locales.
Nous savons peu de choses sur l’enfance de Marguerite qui vécut dans une famille très unie de 7 enfants. La famille Bailly est installée dans cette localité depuis au moins 1650. Elle fit partie de la bourgeoisie locale dès le début du 18ème siècle, mais sa très nombreuses descendance a du principalement travailler pour la Saline jusqu’à sa fermeture en 1826, puis ensuite à la Verrerie de Château-salins.
Des frères et sœurs de Marguerite, seuls Louis et Charlotte restèrent à Château-Salins. Georges s’installa à Metz, quant à Charles, Jeanne et Marie ils partirent eux vers Nancy.
Son père Victor meurt le 11 novembre 1927 à 5h, à son domicile au N°182 rue de Metz à Château-Salins, à l’âge de 67 ans, Marguerite est alors âgée de 24 ans.
Vers 1920, Marguerite est très certainement partie travailler à Nancy, où elle rencontre son futur époux, car elle s’est mariée dans cette commune, contrairement à l’usage qui voulait que le mariage ait lieu dans la commune de l’épouse. Elle s’unit donc avec Louis, Marcel GUÉBEL (1900-1958), Plombier Zingueur, Couvreur, le fils légitime de Louis GUÉBEL et de Madeleine PORTA.
-Jacqueline, Marie, Madeleine née en 1930.
-Denise, Marguerite, Elizabeth née en 1931.
-Louis, Charles né en 1934.
-Christiane, Jeanne, Marcelle née en 1936.
-Pierre né en 1938.
Ils se marient le samedi 22 juin 1929 à 10h à Nancy (54395).
Sont présents :
– Alfred HOUTMAN (Témoin), Huissier à la mairie
– Louis, Victor BAILLY (Témoin), Ouvrier d’usine (Frère de la mariée).
Après leur mariage Louis et Marguerite sont installés dans la commune de Malzéville, en banlieue de Nancy, où naîtront leurs trois premiers enfants.
Le 28 avril 1930 à 4h15 naît sa fille Jacqueline. Marguerite est âgée de 27 ans.
Le 7 octobre 1931 naît sa fille Denise. Marguerite est âgée de 28 ans.
Le 12 septembre 1934 à 21h naît son fils Louis. Marguerite est âgée de 31 ans.
Vers 1935, Louis et Marguerite vont habiter à Jarville-la-Malgrange, autre banlieue Nancéienne, où naîtra leur fille Christiane. De nombreux souvenirs de Louis né en 1934 se situent également à Jarville indiquant qu’ils y restèrent plusieurs années.
Le 12 mars 1936 à 11h30 naît sa fille Christiane. Marguerite est âgée de 33 ans.
Le 2 avril 1938 naît son fils Pierre (enfant sans-vie). Marguerite est âgée de 35 ans.
Sa mère Marie meurt le 15 janvier 1954 à 8h45 à Château-Salins à l’âge de 81 ans, Marguerite est âgée de 50 ans. C’est sa plus jeune sœur Charlotte, née en 1909 et restée célibataire, qui vivait avec sa mère Marie et s’occupait d’elle.
Le 15 octobre 1958 à 6h son époux Louis meurt, après une longue maladie, Marguerite se retrouve ainsi veuve à 55 ans. Elle continuera de vivre en compagnie de sa fille Denise, et de son petit-fils Joël né en 1955.
Si mes souvenirs sont exacts, notre Tante Denise, alors célibataire et qui travaillait comme bonne, a toujours affirmé n’avoir jamais eu de relations et ne pas savoir comment son fils Joël avait été conçu. Elle trouvera toutefois un mari, grâce à une petite annonce (les sites de rencontre n’existaient pas encore !) et finit par convoler en juste noce en 1968. Après quelques années passées à Paris avec son mari, Denise est revenue vivre avec Marguerite.
Marguerite reçoit le Prix de Dévouement décerné par l’Académie de Stanislas (Nancy) le 16 décembre 1966, elle a 63 ans. Source : Guebel (veuve, née Marguerite Bailly). Prix de dévouement 1966, Mémoires 1966-1967, p. 16-17.
Elle a vécut de très nombreuses années, probablement à partir des années 1950, au N°7 de la rue de Montreville, dans le quartier de Boudonville à Nancy. Sa maison était située dans une arrière-cour et possédait un petit jardin. Il fallait donc traverser le couloir de la maison située en bord de rue pour y accéder.
Heureux hasard de proximité, car sa future belle-fille, Geneviève MONGLON, surnommée Ginette, souriante et espiègle gamine devint l’épouse de son fils Louis. Et bien sûr, elle logeait quant à elle avec ses parents, dans un appartement de la dite maison du bord de rue.
Marguerite connut hélas, dès la soixantaine, des problèmes de jambes, et je me souviens qu’au cours des rares visites que nous lui rendions, elle apparaissait souvent assise dans son fauteuil avec, pour les enfants que nous étions, d’impressionnants bandages. Il ne me reste malheureusement aujourd’hui que quelques bons souvenirs des moments passés à jouer, avec mon cousin, aux petits soldats de plomb et aux voitures dans son jardin.
Marguerite C. BAILLY est décédée le lundi 17 septembre 1984 à 13h45, à l’âge de 81 ans, à Vandoeuvre-lès-Nancy, Avenue de Bourgogne (au C.H.U. de Nancy-Brabois). Elle est inhumée le 19 septembre 1984 à Nancy au Cimetière du Sud.
Texte des sources
Acte de Naissance :
Château-Salins, le 13ème jour de mars 1903. Devant l’officier d’état civil soussigné s’est aujourd’hui présenté en personne Victor BAILLY, ……. , domicilié à Château-Salins, de religion catholique, et a déclaré que Marie BAILLY, née PIERRON, son épouse, de religion catholique, domiciliée chez lui, à Château-Salins, à ….. avait donné naissance le 13ème jour de mars de l’an mil neuf cent trois, à six avant midi, à une fille, et que l’enfant avait reçu les prénoms de Marguerite Claire
Lu, approuvé et soussigné : Victor BAILLY
L’officier d’état civil : illisible.
Acte de décès :
DÉCÈS DE : BAILLY Marguerite, Claire – le 17/09/1984
ACTE N° 1608
Le dix sept septembre mil neuf cent quatre vingt quatre à treize heures quarante cinq minutes est décédée avenue de Bourgogne : Marguerite Claire BAILLY, née à CHÂTEAU-SALINS (Moselle) le treize mars mil neuf cent trois, sans profession, domiciliée à NANCY, 7 Rue de Montreville. Fille de Victor BAILLY et de Marie PIERRON, époux décédés. Veuve de Louis Marcel GUÉBEL. Dressé le dix huit septembre mil neuf cent quatre vingt quatre à quinze heures sur la déclaration de Jean FRANÇOIS, 44 ans, Chef de bureau, domicilié à VANDOEUVRE, qui lecture faite et invité à lire l’acte a signé avec Nous, Raymond DEMANGE, Chevalier de la Légion d’honneur, Adjoint au Maire de VANDOEUVRE, Officier de l’Etat-Civil par délégation.
Suivent les signatures certifié conforme au registre – VANDOEUVRE le 21 septembre 1984 – Pour le Maire le Secrétaire Général signé illisible (LS) – Transcrit le 26 septembre 1984 à 14 H par Nous, Françoise HAZOTTE, Fonctionnaire à la Mairie de NANCY, Officier de l’Etat-Civil par délégation..
Acte de mariage :
MARIAGE DE : GUÉBEL Louis, Marcel et BAILLY Marguerite, Claire – le 22/06/1929
ACTE N° 529
Le vingt-deux juin MIL NEUF CENT VINGT-NEUF à dix heures devant Nous, ont comparu publiquement en l’Hôtel de Ville, Louis, Marcel GUÉBEL, plombier, né à Nancy le trente juillet mil neuf cent, vingt-huit ans, domicilié à Malzéville (Meurthe-et-Moselle), fils de Louis Guébel et de Madeleine Porta, époux décédés
D’une part, et Marguerite, Claire BAILLY, cuisinière, née à Château-Salins (Lorraine) le treize mars mil neuf cent-trois, vingt-six ans, domiciliée à Nancy, avenue Anatole France n°17, fille de Victor Bailly, décédé, et de Marie Pierron, sa veuve, sans profession, domiciliée à Château-Salins (Moselle)
D’autre part ; aucune opposition n’existant
Les futurs époux déclarent qu’il n’a pas été fait de contrat de mariage
Louis Marcel GUÉBEL et Marguerite Claire BAILLY
Ont déclaré l’un après l’autre vouloir se prendre pour époux et Nous avons prononcé au nom de la Loi qu’ils sont unis par le mariage.
En présence de Alfred Houtman, huissier à la Mairie, domicilié à Nancy, et de Louis Bailly, ouvrier d’usine, domicilié à Château-Salins (Moselle), témoins majeurs, qui, lecture faite, ont signé avec les époux
Et Nous Joseph Victor Eugène Adrien DIDION, Adjoint au Maire de la Ville de Nancy, département de Meurthe-et-Moselle, officier de l’état civil par délégation..
Bien à quelques détails près. Marguerite n’est pas la seule à avoir quitté Château-Salins, seuls son frère Louis et sa sœur Charlotte y demeurèrent. Louis Charles,Marie et Marguerite migrèrent à Nancy et Georges à Metz. De Même Ce n’est pas Christiane qui resta un temps avec Marguerite, mais Denise avant un séjour de quelques années à Paris une fois mariée, puis retour à Nancy, dans le même premier corps de bâtiment que Marguerite qui avait quitté entre temps le second corps de bâtiment du 7 rue de Montreville.
Merci pour ces informations immédiatement rectifiées dans la biographie de Marguerite
un autre détail : vous avez omis de parler d’une des soeurs de Marguerite, Jeanne, née le 31 août 1905, qui a également quitté Château-Salins pour Nancy.
En effet Catherine, je n’ai hélas que peu d’informations sur la vie de Jeanne (je ne connaissais même pas le jour de sa naissance). Je sais seulement ce que j’ai indiqué dans notre arbre sur GeneaNet ou Planète Généalogie. Toute nouvelle donnée de votre part serait donc bienvenue.
Un grand merci à Catherine, petite fille de Jeanne BAILLY, sœur de Marguerite, pour ses précisions et précieux envois de photos; dont celle de nos deux grand-mères en costume traditionnel lorrain.