LAY-SAINT-CHRISTOPHE, mon village !
12 juillet 2013 2 commentaires
Ayant passé mon enfance et ma jeunesse dans ce petit village de Lorraine, en bordure d’une vaste forêt, qui m’a laissé des souvenirs impérissables, mais qui hélas a bien changé aujourd’hui en raison de l’urbanisation grandissante, je souhaitais vous faire découvrir un peu de son histoire.
Voilà donc ci-après un texte extrait de : NOTICE DE LA LORRAINE qui comprend les Duchés de Bar et de Luxembourg, l’Électorat de Trèves, les Trois Évêchés (Metz, Toul et Verdun) par Dom Augustin CALMET – Tome premier – 2ème édition de 1840 à Lunéville Chez Mme George, Libraire-Éditeur, Grande-Rue n°23. La première édition du savant bénédictin Dom Calmet date de 1756.
« LAY-SAINT-CHRISTOPHE : Village ainsi nommé à cause de saint Christophe, patron de la paroisse, pour le distinguer de Lay près le bourg de Foug, dont le patron est saint Remi.
Lay-St.-Christophe est situé à une lieue de Nancy vers le nord, à environ deux lieues d’Amance. On y distingue la haute et la basse Lay, qui ne font qu’une paroisse.
Ce lieu est célèbre dans l’histoire par la naissance de saint Arnoû évêque de Metz, et reconnu pour être la tige de la seconde race des rois de France : saint Arnoû ayant été père d’Ansegise ou Ausigise, et de saint Cloû ou Clodulphe, aussi évêque de Metz.
Ansegise fut père de Pépin d’Héristal, Pépin fut père de Charles Martel, celui-ci engendra Pépin-le-Bref, qui fut père de Charlemagne. Ce grand prince se faisait honneur de cette origine, comme nous l’apprenons de Paul Diacre, à qui il s’en expliqua à l’occasion de l’anneau de saint Arnoû, qui fut retrouvé dans le ventre d’un poisson qu’on offrit à ce saint évêque.
Ce fut donc à Lay-St.-Christophe que S. Arnoû prit naissance, et on y montre encore aujourd’hui dans l’église du prieuré la chambre où il est né. Il mourut en 640 au S. Mont, où il s’était retiré, avec son ami S. Romaric.
Ève, veuve de Hugues comte de Chaumontais, un des descendans de saint Arnoû, ayant perdu son mari et son fils Arnoû, qui fut mis à mort par des scélérats, fit donation de son château de Lay, et de toute la seigneurie qui en dépendait, à l’abbaye de saint Arnoû de Metz ; afin qu’on y exerçât l’hospitalité envers les pauvres et les étrangers, suivant la règle de saint Benoît, qu’Adalberon évêque de Metz son parent venait d’y introduire. Elle s’en réserva sans doute l’usufruit pour elle et pour Udalric son fils, qui dès lors était dans la cléricature et qui dans la suite fut archevêque de Reims.
Le prieuré de Lay fut donc possédé par l’abbaye de saint Arnoû, et après le décès de la comtesse Ève, fut administré par des religieux envoyé du monastère de St. Arnoû de Metz. Le comte Hugues, la comtesse Ève (1) et ses deux fils Arnoû et Udalric, furent enterrés à saint Arnoû de Metz ; et en 959, on transporta au prieuré de Lay, le corps de S. Cloû ou Clodulphe, fils de St. Arnoû, qui s’y conserve encore aujourd’hui et y est honoré comme patron du prieuré.
L’église du prieuré de Lay qui est grande et belle pour ce temps-là, subsiste encore aujourd’hui, et est une des plus anciennes du pays, remarquable par sa structure fort semblable aux autres églises des monastères, qui furent bâties vers le même temps. Elle fut bâtie par Antoine prieur de Lay et religieux de saint Arnoû, et fut consacrée en 1093, par Pibon évêque de Toul. Ce prieur Antoine fut transféré du prieuré de Lay à l’abbaye de Senones, en 1098, et y mourut en 1136. Dom Augustin Calmet, fut transféré en 1728, de ce prieuré en l’abbaye de Senones.
Le village de Lay est composé de deux parties, dont l’une se nomme la haute Lay, et est bâtie près et aux environs du prieuré ; l’autre partie où est la paroisse de saint Christophe, est au pied de la colline.
Le château de Frouart, situé au-dessus du village de même nom, vis-à-vis le château de l’Avant-garde, tous deux sur la Moselle, près de l’embouchure de la rivière de Meurthe dans ce fleuve. Le château de Frouart, dis-je, fut bâti par Ferri III, duc de Lorraine vers l’an 1270. Le terrain appartenait au prieuré de Lay ; pour reconnaissance de quoi, il payait audit prieuré un cens de soixante sous, à prendre sur le four bannal dudit Frouart.
(1) Je lis ailleurs qu’elle fut inhumée dans l’église de Bouxières-aux-Dames, et qu’Udalric fut enterré à Reims dans la cathédrale. »
Pour agrémenter la lecture de ce texte, je me suis autorisé à y ajouter quelques illustrations qui ne figurent bien évidemment pas dans l’édition originale.
En espérant avoir retenu votre attention, je pense poursuivre dans cette voie en vous livrant quelques autres notices des villes et villages de notre généalogie. N’hésitez donc pas à me laisser un commentaire pour m’indiquer les lieux de votre choix.
A reblogué ceci sur Le Couarail de Tamanu and commented:
Que de souvenirs à l’école du village et comme enfant de chœur de l’Abbé Huschard !
Bonjour, la première illustration (rue avec vue de l’église) a éveillé ma curiosité, en connaissez vous les références? Est-ce une carte postale? Merci. Cordialement.