Berthelming : Abjuration, mariage et enfant légitimé
24 mars 2013 Un commentaire
L’Édit de Nantes signé le 13 avril 1598 par Henri IV (né le 13/12/1553 à Pau – assassiné le 14/05/1610 à Paris), roi de France depuis le 2 août 1589, reconnaissait la liberté de culte aux protestants, selon plusieurs limites, et leur concédait deux principaux « brevets » : un nombre important de places de sûreté en garantie et une indemnité annuelle à verser par les finances royales.
Henri IV lui-même était un ancien protestant, et avait choisi de se convertir au catholicisme afin de pouvoir monter sur le trône, après la mort de son cousin Henri III. La promulgation de cet édit mit fin aux guerres de religion qui ravagèrent le royaume au XVIème siècle et provoquèrent l’émigration de 200 000 huguenots.
Cependant dès 1629, Louis XIII dit le Juste (né le 27/09/1601 à Fontainebleau – décédé le 14/05/1643 à Saint-Germain-en-Laye), fils d’Henri IV, assiège Alès, alors haut lieu de la résistance protestante, qui capitule après neuf jours. Le 17 juin 1629 au matin, la ville se rend, les quelque 2 300 hommes présents en ses murs ne pouvant rien devant l’armée du roi. Louis XIII fait son entrée à la tête de ses troupes par la porte de la Roque, accompagné par Richelieu en habit militaire. Le 28 juin 1629, Richelieu accorde aux protestants la paix d’Alès. Cet édit de grâce d’Alès ou paix d’Alès signé par le roi supprime le privilège des assemblées politiques et des places de sûreté protestantes (38 fortifications seront à démanteler).
Enfin le 18 octobre 1685, Louis XIV (né le 05/09/1638 au Château de Saint-Germain-en-Laye- décédé le 01/09/1715 au Château de Versailles) signe l’Édit de Fontainebleau, révoquant ainsi l’Édit de Nantes promulgué par Henri IV son grand-père. Cet édit sonne la fin du respect de la religion protestante et de ces pratiquants. Sans attendre la promulgation de l’Édit de Fontainebleau, Louis XIV avait entrepris dès 1660 une politique de conversion par des actes missionnaires ou des dragonnades ou encore par d’innombrables interdictions : interdiction de chanter des Psaumes en public, obligation de contribuer à l’entretien des cloches des églises catholiques. Ce à quoi s’ajoutent encore la démolition des temples et l’obligation faite aux pasteurs de quitter le royaume. Les fidèles se voient privés du droit de suivre leur pasteur sous peine d’être condamné aux galères.
Les protestants n’avaient plus d’autres choix pour éviter les galères que de fuir le royaume ou d’abjurer leur religion. C’est ainsi que dans la commune de Berthelming, berceau mosellan de nos ancêtres GUÉBEL, le curé Nicolas BLAISE, un de nos cousins, notait dans ses registres paroissiaux toutes les abjurations qu’il recevait. Voici donc la transcription littérale d’une de ces abjurations du 30 août 1716 :
L’an mil sept cent et seize le trentième aoust Nous Nicolas Blaise prestre Curé de Bettborn et Berthelming et Chanoine de Fenestrange par la permission de Monsieur Seron Grand Vicaire de Monseigneur l’evesque avons donné l’absolution de l’hérésie de Luther à Catherine Häffner fille légitime de Jean Didier laboureur de Markveiler Comté de Nassaü et d’Anne Catherine Faul ses père et mère, de laquelle hérésie elle a fait abjuration entre nos mains, comme de toutes autres contraires à la Religion Catholique Apostolique et Romaine dont elle a fait profession, et quelle a embrassée et jurée sur les Saints Evangiles dans l’église de Berthelming, en présence de Jean Dominger Maire et de Jean Philippe Erhard, de Valentin Grüntzer Régent d’école et de Joseph Theis et plusieurs autres à l’issue de la messe paroissiale et ont signé, de vivre et mourir en icelle.
Source : Archives de Berthelming – B.M.S. 1715-1743 – Page 10/190.
A la suite de cette abjuration du culte protestant, le curé de Berthelming enregistra le 20 septembre suivant la promesse de mariage entre Pierre OLIER, manouvrier de Berthelming, et Marie Catherine HÄFFNER, fille de Jean Théodore HÄFFNER de Markveiller, annexe de Lorentz du Comté de Nassau, nouvellement convertie.
Le mariage religieux fut célébré dès le 22 septembre 1716 en l’église de Berthelming, Pierre avait 23 ans et Marie Catherine 27 ans. Cette cérémonie permit de régulariser la situation, car Marie Catherine était déjà enceinte de un mois et demi d’une petite fille qui naîtra, et sera baptisée comme enfant légitime le 10 avril 1717, avec pour prénom Catherine, toujours par le curé Nicolas Blaise.
Bonjour Yves,
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